Publication par les Presses universitaires de Rennes des travaux du séminaire de recherche « Les architectes et la fonction publique, XIXe-XXIe siècle », sous la direction de Catherine Bruant, Chantal Callais et Guy Lambert.

 

Ce document est issu d’un séminaire de recherche et de réflexions sur les missions et la place des architectes dans la fonction publique, qui s’est tenu en 2012 et 2013, dans les écoles d’architecture de Versailles, Paris-Belleville et Bordeaux. L’objectif de ses responsables était d’examiner la diversité des services publics d’architecture, du XIXe siècle au XXIe siècle, tant en matière d’échelle (État, département/région, commune, structure intercommunautaire, service parapublic), de missions ou de statuts des architectes, que du point de vue des pratiques et des productions matérielles (écrits, bâtiments, etc.).

Il s’agissait tout à la fois :

  • de comprendre l’organisation des services et leurs évolutions tant quantitatives que fonctionnelles,
  • de s’interroger sur les missions publiques actuellement attachées à ces services, en les confrontant aux mutations contemporaines de la profession,
  • ainsi que d’approfondir la réflexion théorique et méthodologique sur les « usages » de ces mobilisations singulières de savoirs experts à l’intérieur des cadres publics.

L’ouvrage est préfacé par Jean-Yves ANDRIEUX, Professeur d’Histoire de l’art contemporain à la Sorbonne, dont les conclusions mériteraient d’être plus largement partagées :

La nécessité d’architectes dans les services publics a été longuement débattue et ne fait plus l’objet de doutes aujourd’hui. Du moins, on l’espère. Mais la France n’a jamais été capable de constituer un seul corps susceptible d’endosser les missions concernées, pour des raisons financières et aussi parce que, chez nous, l’État sait investir dans les projets neufs, mais tend à souvent mal entretenir le parc existant des bâtiments publics. Il en résulte, pour les architectes investis dans la fonction publique, des situations floues sur les rémunérations fixes, les honoraires professionnels, les périmètres d’intervention, les titres, etc. Le livre constate la fragilité globale de ces architectes au XXIe siècle, une situation qui les dépasse puisque le puissant corps des Ponts et Chaussées, lui-même, a été dissout en 2009, dans sa forme historique, et remplacé par celui des ingénieurs des Ponts, Eaux et Forêts. On rejoint les conclusions des auteurs quand ils estiment que l’évolution de ces corps doit être pensée dans la perspective d’une économie plus durable et d’un environnement plus préservé. En ce sens, l’élargissement de la gamme des compétences des architectes, observable dans le dernier quart de siècle, invite à l’optimisme. Souhaitons que la profondeur et la nuance de l’analyse historique apportée par ce livre soient utilisées pour aider à ces mutations dans le sens de l’intérêt public de l’architecture, en évitant les pesanteurs et les bévues du passé.

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