Cet article rédigé dans les années 1970 par Raymond CLAUSTRE, Architecte-Voyer Général de la Préfecture de Paris, présente le rôle des architectes dans la mise en oeuvre de l’urbanisme moderne à Paris.

Dans l’organisation générale de la Préfecture de Paris, les tâches de l’Urbanisme sont dévolues, à l’intérieur de la Direction Générale de l’Aménagement Urbain, à la Direction de l’Urbanisme et du Logement, au sein de laquelle les Architectes-Voyers participent sous diverses formes à l’Urba­nisme parisien : un architecte-voyer en Chef est en effet placé auprès du Directeur, et deux sec­tions, chacune sous les ordres d’un architecte-voyer en Chef, assurent, l’une, à la Sous-Direction des Affaires foncières et de la Rénovation Urbaine, la préparation des opérations en procédant aux estimations de terrains et d’immeubles, l’autre à la Sous-Direction de la Construction, l’application des plans et règlements d’Urbanisme dans la procédure du permis de construire ; d’autre part une « Agence de Composition Urbaine, formée d’architectes-voyers, est directement rattachée aux Services d’Aménagement où elle collabore aux études générales et joue, en particulier le rôle de charnière entre l’Urbanisme et la Construction.

En outre, afin de faciliter la mise au point des programmes d’équipement et leur insertion dans l’aménagement, notamment par le choix et l’étude de l’utilisation des terrains à réserver, ou pour aider à l’adaptation de certains ouvrages, par exemple dans les Secteurs protégés, des archi­tectes-voyers ont été mis à la disposition de diverses directions de la Préfecture.

Les Architectes-Voyers sont enfin représentés au Service Central de la D.G.A.U., l’Architecte-Voyer Général se trouvant auprès du Directeur Général au titre d’adjoint.

Sans doute était-il nécessaire, au début de cet exposé, de rappeler la place — souvent ignorée — des architectes fonctionnaires dans les Services chargés de l’Urbanisme parisien.

Toutefois, et sauf dans le domaine des estimations, où elle est de fondation depuis Haussmann, leur collaboration directe et officielle, au sein de l’Administration et en tant que fonctionnaires, à l’étude des plans d’Urbanisme est relativement récente et n’a pu toucher encore qu’un nombre res­treint de réalisations. Ils n’en sont pas moins profondément intéressés par cette tâche qu’ils ont toujours jugée primordiale et de leur compétence (doit-on rappeler que nombre d’entre-eux sont passés par l’Institut d’Urbanisme de l’Université de Paris et que plusieurs peuvent faire état de ré­férences dans les plans de reconstruction de villes sinistrées ou dans des plans d’aménagement de communes ?). Les nouvelles organisations mises en place doivent leur permettre, en liaison avec tous les techniciens et administrateurs qui y participent, de donner la pleine mesure de leurs possibilités.

Rappelons d’autre part, que, parallèlement, l’Atelier parisien d’urbanisme [1] s’est, dès sa fondation, adjoint le concours d’architectes réputés et groupe une équipe de jeunes architectes d’origines très diverses qui participent activement aux études générales et à la recherche en Urbanisme sous ses différentes formes et dont les idées originales ont souvent été publiées dans la revue « Paris pro­jets ».

Depuis longtemps aussi l’Administration a confié à des Architectes d’importantes missions d’amé­nagement : sans remonter à cinquante ans, aux premiers débuts de l’Urbanisme, où elle s’assurait le concours de pionniers tels que Jaussely, Prost ou Remaury, l’on peut citer, au lendemain de la dernière guerre les études de plans d’aménagement des îlots insalubres, ou de ceux de la « zone verte » à la suite de la « Loi Lafay, études pour la plupart, sinon toutes, confiées à des architectes. En 1949 la Ville de Paris confiait à Jacques Greber — l’urbaniste de Philadelphie et d’Ottawa — et à l’architecte en Chef Gautruche une première étude d’aménagement de la Porte Maillot dont le projet, approuvé par le Conseil Municipal, a reçu un commencement d’exécution du côté de Neuilly.

La réalisation du Centre international de Congrès et du boulevard Périphérique a entraîné de nos jours une nouvelle étude, confiée à l’Architecte Guillaume Gillet. Greber avait aussi dessiné le Parc Keller- mann, à la Poterne des Peupliers.

Il faut mentionner également l’influence profonde qu’a pu exercer pendant de longues années l’Ar­chitecte Raymond Lopez au « Centre de Documentation et d’Urbanisme », où s’exprimait aussi la sensibilité d’Adrien Brelet. L’on peut dire que ce Centre, installé à l’Hôtel de Sens, a été, sous l’im­pulsion de son animateur M. A. Roussilhe, maintenant Directeur de l’Urbanisme, un véritable foyer de recherche et de concertation d’où sont sorties entre autres, et avec la collaboration de nom­breux architectes participant aux « Soirées de l’Hôtel de Sens », les premières ébauches d’un plan général de protection de Paris.

A l’époque où de nombreuses missions d’études de plans d’aménagement de secteurs parisiens étaient ainsi confiées à des architectes — cela remonte maintenant à une vingtaine d’années — elles s’inscrivaient tant soit peu dans le sillage de la Reconstruction (limitée à Paris aux environs de la Porte de la Chapelle) et une doctrine cherchait à s’établir, les études générales d’aménage­ment de la Capitale n’ayant pas encore abouti à des options définitives : un long travail de docu­mentation et d’enquêtes avait cependant dégagé des principes essentiels de zonage, de densités, et d’équipements, par exemple, et les Services topographiques avaient préparé toute une gamme de plans à diverses échelles, extrêmement pratiques et précis. Ainsi les Services préfectoraux étaient-ils à même de fournir des éléments de programme et des documents graphiques très sûrs aux Urbanistes chargés de Mission.

Ceux-ci ont mené leurs études dans l’esprit du moment — c’était l’âge d’or des grands « plans- masses » — et les réalisations qui ont pu suivre, bien que rapidement freinées par les limitations de crédits, la montée du prix des terrains, le manque de possibilités de relogement, n’en ont pas moins esquissé le nouveau visage, par exemple, de la « zone verte » avec son alternance d’en­sembles sportifs et de grands immeubles d’habitation. Des quartiers périphériques ont aussi com­mencé de se remodeler, et une transformation spectaculaire comme celle qui touche actuellement le Secteur « Italie » a eu son prologue avec l’îlot « 13 », ou l’îlot « Bièvre », par exemple qui forment de véritables ensembles d’architecture.

L’on ressent parfois dans certaines réalisations de cette époque l’influence de l’architecte en Chef Crevel et de l’architecte Herbe qui suivaient à l’époque au Ministère de la Reconstruction la mise au point des projets, et de qui nous voulons saluer la mémoire.

C’est dans ce même temps que s’est amorcée l’opération « Maine-Montparnasse », à l’origine opération de reconquête d’un ensemble de terrains appartenant à la S.N.C.F., entreprise avec la volonté d’en faire un élément majeur de l’aménagement de Paris, par les dimensions, les volumes et la qualité de son architecture. L’on retrouve, à l’origine de ce grand « dessein » le nom de l’ar­chitecte Raymond Lopez, associé à celui de Warnery, tous deux aujourd’hui disparus.

Les difficultés rencontrées au cours des premières opérations lancées ont provoqué toute une nouvelle législation entraînant la création de Sociétés de rénovation dont les Sigles n’arrivent pas toujours à effacer le nom, ni la personnalité des architectes chargés d’étudier l’aménagement des Secteurs intéressés. La mise au point des programmes, l’approche des bilans, les études commer­ciales etc. sont sans doute le fait d’équipes spécialisées, mais les architectes s’y trouvent associés dès le début et peuvent ainsi au besoin orienter les choix vers les solutions les mieux construc­tibles — ce qui vaut infiniment mieux que d’être appelés à intervenir tardivement pour « plaquer » un décor architectural sur une structure déjà établie — car c’est une erreur malheureusement as­sez courante d’imaginer l’architecte comme un «arrangeur» capable, à force d’ingéniosité et d’ima­gination, de donner une meilleure figure à un projet quelconque, conçu en dehors de lui, alors que la composition du programme même est essentielle en architecture.

A Paris en tout cas, les noms d’architectes réputés ont été associés dès le début à la plupart des opérations que l’administration a entreprises par l’intermédiaire de Sociétés d’Economie Mixte et qui sont actuellement en cours d’étude ou de réalisation, du Front de Seine à Bercy, de la Place des Fêtes à la Plaine de Vaugirard.

Au cours de ces dernières années, l’opération des Halles, a fait l’objet, dans ses débuts, d’une compétition entre les architectes dont les maquettes, même théoriques, ont eu le mérite de maté­rialiser les idées et de permettre de mesurer les limites des programmes.

C’est l’exemple type d’une opération où l’on ne peut dissocier l’Urbanisme et l’Architecture, même si les infrastructures y ont une importance capitale : l’étude actuellement en cours du Plateau Beaubourg montre bien que les exigences architecturales s’accommodent difficilement d’un cadre strictement établi et que les effets possibles, en surface dépendent parfois très étroitement de la distribution des circulations souterraines…

N’oublions pas non plus de citer le plan de sauvegarde du Marais — peut-être le plus étendu de France — mené sous l’égide de trois architectes. Cette dernière évocation nous conduit à un autre type d’intervention des architectes dans l’urbanisme parisien : les missions de protection.

Depuis une vingtaine d’années, devant la dégradation qui menaçait certains quartiers, certaines voies de caractère monumental, artistique ou pittoresque, divers « protecteurs » ont été désignés pour étudier les mesures propres à en assurer la conservation et la mise en valeur et pour conseiller l’Administration et les constructeurs en vue d’harmoniser les constructions nouvelles au caractère des lieux.

L’une des premières de ces missions, intéressant la protection du 7e arrondissement, avait été confiée par le Préfet à l’Architecte Paul Tournon, ancien Directeur de l’Ecole des Beaux-Arts, qui sut tenir ce rôle délicat jusqu’à ses derniers jours avec une exquise courtoisie.

Par la suite d’autres protecteurs ont été désignés pour les Rives de la Seine, pour le village de Montmartre — dont le visage typique a été depuis jalousement conservé — pour le 6e arrondisse­ment, pour le 5e (abords de St-Séverin), pour les Champs-Elysées…

Certaines de ces missions ont pris le caractère de véritables missions d’urbanisme et ont abouti, à Montmartre par exemple, ou dans le 5e arrondissement, à des projets d’aménagement servant de guide pour toute nouvelle construction ou modification de l’aspect des lieux.

Plus récemment, à l’initiative du Ministère des Affaires Culturelles, et faisant suite à une étude des Services d’aménagement de Paris, des études de protection ont été confiées à un architecte pour deux Secteurs inscrits à l’Inventaire des Sites : les abords de la Rotonde et du Bassin de la Vilette, et le VIIe arrondissement.

Ainsi, à Paris, dans tous les domaines de l’Urbanisme les Architectes sont à pied d’œuvre, comme fonctionnaires ou à titre privé et endossent la redoutable responsabilité des mutations de la Capi­tale.

Pour le public, en définitive, l’Urbanisme ne se perçoit guère que par ses réalisations concrètes : la modification de l’économie d’un secteur, de sa population, de son âme sont moins sensibles pour le passant que les percements de voies, les grands ouvrages d’art, l’apparition — malheureuse­ment rare — de nouveaux espaces verts ou que le jaillissement de constructions nouvelles qui succèdent aux démolitions… Le chantier est la conséquence directe de l’Urbanisme, dont l’Ingé­nieur et l’Architecte deviennent les traducteurs et les interprètes. L’Urbanisme est la pensée qui précède cette action et, dans ce sens, avant que le mot n’existe, a toujours été l’une des préoccu­pations essentielles des chefs de peuples ou de villes : avant nos modernes planificateurs, avant les grands administrateurs de la 3e république — à qui nous devons entre autres la plus grande partie de notre équipement scolaire — avant Haussmann et Napoléon III, avant l’éphémère « Comité des Artistes » de l’An II, les édiles parisiens, les souverains et leurs ministres ont tracé, as­saini, construit la Ville et guidé son destin. A leurs côtés Architectes et Maîtres d’œuvre étaient souvent leurs conseillers et traduisaient dans la pierre la pensée de ces « décideurs ».

Ainsi la construction de l’Eglise Notre-Dame de Paris fut-elle précédée d’un geste d’Urbanisme : le percement, par l’évêque Maurice de Sully à grand renfort d’expropriations, de la rue Neuve Notre- Dame par où devaient venir les matériaux vers le nouveau chantier; mais l’œuvre des architectes de la cathédrale est aussi geste d’Urbanisme qui appelle et domine et qui a traversé les siècles. Du fond des âges, il nous reste plus de monuments que de tracés urbains, plus d’architectures que d’aménagements : rien n’aurait été sans la pensée première du bâtisseur de villes, mais bien peu de choses auraient subsisté sans ceux qui pratiquaient l’art de bâtir.

De toutes les transformations successives de la Ville les principaux témoignages sont bien ces constructions dont même un faible nombre conservé suffit à lui donner son caractère et son identi­té. Le centre de Paris garde encore la trace de mainte composition urbaine dont parfois, mais non toujours, un monument est le centre. Combien de sages alignements de voies bordés d’honnêtes maisons, œuvres d’artisans anonymes, parmi lesquelles se découvrent de merveilleux petits chefs-d’œuvre comme telles maisons de la rue de Seine ou de la rue de Buci nous redonnent, presque intact, le paysage urbain d’il y a trois cents ans ! Les grandes percées d’Haussmann ne sont-elles pas pour nous concrétisées par ces façades un peu rigides, mais d’excellente tenue et dont les campagnes de ravalement nous ont fait voir la finesse de détail ? Là encore maçons et ar­chitectes semblent intimement liés à l’urbanisme et lui donnent tout l’esprit d’une époque. Sur le plan monumental la place des Vosges, attribuée à Androuet du Cerceau, est une magnifique syn­thèse d’urbanisme et d’Architecture ; la place Dauphine, sa proche parente, mais mutilée et défor­mée a été en partie construite par Chambiges ; la place des Victoires et la place Vendôme, autres illustres exemples d’urbanisme architectural sont des œuvres de Mansart, à qui nous devons ce Dôme des Invalides, centre de la plus belle perspective parisienne ; Gabriel nous a laissé la place de la Concorde et la rue Royale, savantes compositions urbaines ; un peu plus tard — au temps des Consuls — Percier et Fontaine commençaient la rue de Rivoli ; tout le quartier de l’Opéra porte la marque de Charles Garnier, tandis que Hittorf a imprimé la sienne à la place de l’Etoile, à la Concorde aussi dont il dessinait les fontaines et les candélabres.

L’exposition de 1900 fut l’occasion d’une magnifique opération d’urbanisme conçue et dirigée par l’Architecte Bouvard, qui créa la percée entre les Champs-Elysées et la Seine, dans l’axe de l’es­planade des Invalides, avec l’accompagnement des deux palais et d’un pont monumental, symbole d’alliance, mais aussi liaison très utile entre les deux rives.

Les Ponts, ouvrages d’Urbanisme majeurs — le titre de Pontifex n’est-il pas un titre suprême? — sont bien un des sujets d’études les plus exaltants et il est dans la tradition classique que les archi­tectes en dessinent : citons seulement le Pont-Neuf, pour lequel Marchand, Metezeau et Pierre Chambiges associèrent leurs talents à ceux de François des Isles et Androuet du Cerceau — quelle équipe ! et le Pont-Royal construit par Gabriel avec le Frère François Romain d’après les plans de Mansart.

Plus près de nous le Pont du Carrousel a été reconstruit par les architectes Umbdenstock et Tour­ry — tous deux professeurs à l’Ecole Polytechnique — et des architectes ont été associés aux études des Ingénieurs pour les nouveaux ponts jetés sur la Seine au cours des dix dernières an­nées.

Dans cet urbanisme de surface un nouveau genre d’ouvrage change radicalement par son am­pleur les paysages urbains : à Paris, jusqu’à présent — et nos élus ont bien manifesté leur volonté d’en rester là — c’est seulement la ceinture extérieure du boulevard périphérique qui développe ses triples et quadruples files, ses bretelles et ses échangeurs, entourant la Ville d’un dessin souple et net, bien plus perceptible dans les vues aériennes que les anciennes fortifications. C’est un ouvrage routier de grande allure, une belle œuvre d’ingénieurs à laquelle les architectes n’ont que très peu participé. Mais en revanche quel magnifique belvédère, d’où l’on voit, en passant, les quartiers extérieurs se transformer et prendre un caractère architectural : sitôt franchie la Seine aux lisières du 13e arrondissement, c’est la nouvelle caserne de pompiers du boulevard Masséna qui impose sa masse sculptée, qu’accuse encore le relief du terrain, puis alternent les groupes de constructions, les stades, le pêle-mêle des pavillons de la Cité Universitaire ; plus loin les exten­sions de la Foire de Paris, le Palais des Sports et demain le Musée de l’Air et de l’Espace ; le Fleuve à nouveau franchi au port du Point du Jour ouvre la perspective vers le « Front de Seine » et ses tours ; plus loin le Stade du Parc des Princes offre, chevauchant la voie, un magnifique décor de béton ; puis, au-delà du Bois de Boulogne ce sera le Palais des Congrès de la Porte Maillot, et sa tour-hôtel, dans quelques années le « Secteur 9 », jalonné par le fin clocher de Sainte- Odile ; à la suite vient le rythme régulier des tours et des « barres » de Raymont Lopez à la Porte de Saint-Ouen, et au-delà des perspectives jusqu’alors inconnues vers la colline de Mont­martre ; passés les géants abattoirs de la Villette inachevés, les rangées des hauts immeubles de la place des Fêtes dominent le boulevard Sérurier, au-dessus des courbes, des reliefs et des es­paces verts de la Porte des Lilas ; enfin, après l’énorme échangeur de la Porte de Bagnolet, ce sont les lycées et la curieuse piscine du boulevard Soult…

C’est une exposition permanente de l’architecture d’aujourd’hui que nous offre le périphérique, le plus actuel des ouvrages de l’Urbanisme parisien.

Faut-il regretter que bien peu de constructeurs aient pu à temps avoir conscience de cette révéla­tion de leurs ouvrages grâce au périphérique dont ils ne pouvaient à l’avance connaître les tracés, les tranchées et les talus ? Auraient-ils pu d’ailleurs toujours concevoir leurs ensembles en fonc­tion de la vue globale et rapide qu’en ont aujourd’hui les automobilistes ? l’Architecte Raymond Lo­pez y avait pensé et calculé l’espacement de ses bâtiments de la Porte St-Ouen en fonction d’une certaine vitesse de passage de l’un à l’autre, et ce calcul d’urbaniste est maintenant bien percep­tible.

Là encore une pensée des architectes davantage orientée vers l’urbanisme aurait peut-être favori­sé le développement de nouveaux sites, et, à l’inverse, un Urbanisme plus préoccupé d’architec­ture aurait-il pu tenter de faciliter l’implantation la plus favorable des constructions.

Mais outre qu’il faut toujours savoir laisser la place à l’imprévu, il est rare que toutes les conditions se trouvent réunies pour permettre les concordances nécessaires dans le temps et dans l’espace.

Toutes les possibilités ne sont d’ailleurs pas épuisées et Paris offre encore aux architectes comme aux urbanistes un magnifique champ d’études, qu’ils doivent savoir exploiter ensemble pour le bien commun.

Raymond Claustre

 

[1] Chargé, entre autres tâches, de concrétiser les études du schéma Directeur d’aménagement et d’urbanisme de la ville de Paris.

 

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