Il n’est pas nécessaire de pousser bien loin la fascination des mots, pour s’étonner de ces deux-là, Architecte et Voyer, juxtaposés en un seul titre. Retrouver les sources de cette dualité sera l’objectif de cet article consacré aux architectes et aux voyers sous l’ancien régime, comme toujours cheville ouvrière des grands desseins édilitaires, force de proposition souvent, acteurs de la décision certainement.

Nostre Sire le roy de France a, à Paris, la voirie… Ainsi commence l’article 1 du premier règlement que nous connaissons faisant état du voyer de Paris[1]. Dès le XIème siècle, l’affaire est tranchée : c’est le Prévôt de Paris qui administre la ville: officier du roi, il est nommé par le roi et tient de lui toute son autorité. D’une certaine façon, le roi, vis à vis de Paris, tient le rôle du seigneur, haut justicier, situation féodale sur laquelle, par la suite, toutes les réformes statutaires viendront se superposer, sans pour autant l’annuler.

Les préoccupations en matière d’urbanisme tiennent alors principalement à la défense : veiller à la construction et à l’entretien des fortifications est une mission essentielle du prévôt de Paris, qui siège au Grand Châtelet (proche du Palais Royal de la Cité) et commande la garde. A ses côtés, officie un autre homme du roi: le voyer de Paris. En effet, immédiatement après la sécurité de la ville, vient un autre souci: libérer les rues afin de permettre la circulation et préserver le gabarit des chemins. Faire respecter l’espace de la rue, empêcher qu’on y entasse ses ordures, qu’on y dresse étalage, qu’on s’adjoigne un auvent, une saillie, un encorbellement auquel le pan de bois se prête si bien, voilà la mission quotidienne du voyer: il appartient au voyer qu’il soit quand il luy plaîst, ou son commandement au Châtelet, veoir que l’on fasse droict aux bonnes gens. Situation constante sous l’ancien régime, le voyer est payé à l’acte : quatre deniers pour un acte de justice, idem en cas de vente de menuy mestiers, deux sols et six deniers d’amende quand gaiges de batailles se donnent à Paris, taxes en nature à l’entrée de certaines marchandises, etc… Ne il n’en doit nul souffrir qui encombrent le chemin trop desconvenablement à l’esgard des prud’hommes. En cas de résistance aux injonctions du voyer désireux de faire disparaître tel étal non autorisé ou tel rassemblement de personnes, celui-ci se tourne alors vers le prévôt de Paris qui fait donner les gardes. Voilà pour la police de la rue. En contrepoint, c’est au voyer qu’il appartient de délivrer l’autorisation d’occuper la voie, de quelque manière que ce soit. Le rôle du voyer est de maîtriser, autant que possible, l’utilisation des rues par les marchands, corporation en pleine expansion, pour permettre aux marchandises, aux piétons, aux cavaliers, aux troupeaux, de circuler. Mission de police, mission de justice. Enfin, le voyer doit prescrire aux candidats à la construction qui sont sensés le lui demander, la position de la façade sur rue. Il officie sur le terrain, assisté de quelques hommes de sa magnie (l’ensemble de ses aides, qui tirent le cordeau). Le positionnement des angles de rues est l’objet de toute son attention. Et l’on voit apparaître la préoccupation du nivellement de la voie publique, ainsi évoquée: Nul ne peult faire la chaucée plus haute devant un voisin, plus que devant l’autre, autant que le voyer le veuille[2]. En complément de la mission d’expertise exercée par le voyer, aussi bien en matière de constat sur les constructions existantes que pour toute construction nouvelle, Saint-Louis créé en 1268 la juridiction compétente, dénommée chambre des bâtiments; la charge correspondante est exercée principalement par le maître – maçon du roi.

Où émerge une administration municipale

Tombée dans l’oubli depuis l’époque gallo-romaine, la corporation des Nautes réapparaît au XIIème siècle sous le nom de Confrérie des Marchands de l’Eau. A l’origine elle regroupe les mariniers, puis l’ensemble des commerçants approvisionnés par la Seine. Le chef de la confrérie est également président d’un tribunal qui règle les conflits internes, non loin du Grand Châtelet, au parloir aux bourgeois; il a la charge élective de prévôt des Marchands. Une administration parisienne se développe désormais, dirigée par le clerc au parloir qui tient le rôle de chef du personnel. Dans chaque quartier, les quarteniers prennent peu à peu le relais du voyer en ce qui concerne la police du quartier et l’entretien du pavé, c’est à dire les chaussées. Ils ont la garde des clefs des portes d’enceinte, et conservent chez eux en permanence 24 seaux à utiliser en cas d’incendie.

Le voyer de Paris dans tout cela ? Parvient-il à remplir sa mission ? En matière d’alignements et saillies, sans doute à peu près. Pour ce qui est de l’entretien du pavé des rues, et de leur nettoyage, on peut en douter. La difficulté est d’obtenir de chaque propriétaire, bourgeois, seigneur, prince ou religieux, qu’il entretienne et nettoie comme il convient la zone qui devance son bien chacun en droit soy. Seules font exceptions à la règle les rues et places constituant la Croisée de Paris (axes principaux nord – sud et est – ouest); elle relève de la prévôté des Marchands (lettres patentes du 1er mars 1388), et simultanément du prévôt de Paris (lettres patentes du 5 avril 1399); cependant c’est la municipalité qui assure le financement de l’entretien de son pavé. Mais cet élan d’autonomie municipale finit dans le sang avec l’assassinat d’Etienne Marcel, prévôt des Marchands. C’est alors le retour brutal à la case départ: “ Le roi a, à Paris, la voirie… ” Il s’agit désormais que le prévôt des Marchands soit acquis à la volonté royale. Cependant, si le pouvoir fluctue, l’administration reste. Le personnel municipal, clercs, sergents, commis de toute nature, continue sa tâche.

Mais, pour longtemps encore, le maintien des alignements demeure l’affaire de l’administration royale, du prévôt de Paris, de son voyer, de ses commis, et des maîtres des œuvres de maçonnerie et de charpenterie du roi.

Pendant ce temps, Pierre De Montreuil…

C’est alors durant le XIIIème siècle un foisonnement de chantiers incroyables: les cités veulent leur cathédrale, toujours plus haute, plus lumineuse, plus élancée. Ces grands chantiers n’ont évidemment pas grand chose à voir avec la construction des maisons en pan de bois, pas même avec celle des châteaux, qui sont encore à vocation défensive, et pour lesquels l’engineor fait œuvre de conception. On voit au cours du XIIIème siècle, l’émergence d’une nouvelle compétence professionnelle: celui qui conçoit l’édifice, c’est à dire qui, à l’avance, en a la vision globale, l’expose à son commanditaire, la transmet à ceux qui vont le réaliser. Souvent maître – maçon expérimenté, il est issu du chantier sur lequel il s’est formé, puis il est passé du chantier à la loge. Deux siècles plus tard, il passera de la loge à l’agence et prendra le nom d’architecte. [3]

Pour quelques siècles encore, l’historien a bien du mal à distinguer le magister operum (d’où provient la très médiévale expression maître de l’œuvre) et le magister cementarius ou lathorum (maître – maçon ou maître tailleur de pierre). C’est là une constante durant toute la période de l’ancien régime : il est difficile de dissocier la profession d’architecte (le concepteur), de celle de l’entrepreneur (le réalisateur). De fait, les premiers conseillers en architecture du roi sont dénommés maîtres – maçons du roi ou maîtres des œuvres de maçonnerie et charpenterie du roi.

Parmi ces concepteurs du Moyen Age, trop peu nous ont laissé leur nom, perdu dans la foule des acteurs œuvrant au pied des cathédrales : Jean et Pierre de Chelles, Etienne Bonneuil, Nicolas de Chaume, pour ne citer que des parisiens. L’un deux, Pierre de Montreuil, mérita le titre, unique, de doctor lathomorum, qui figure sur son tombeau. Le cas d’Hugues Aubriot, maître œuvre et engineor, est particulièrement intéressant puisqu’il est appelé en 1364, par le tout nouveau roi Charles V, à la charge de prévôt de Paris. On ne s’étonnera pas qu’il soit à l’origine du premier égout maçonné de la ville (1374). Il préside également à la construction du pont Saint-Michel, du Petit Châtelet, et de la nouvelle enceinte de Paris. Enfin, Raymond du Temple est maître d’œuvre de la ville de Paris, maître d’œuvre de Notre-Dame et travaille au Louvre dès 1362.

Ces maîtres – maçons, lorsqu’ils sont parvenus à un haut niveau de compétence et d’estime, gravitent autour de l’administration royale, et du roi lui-même, conseillent les échevins et reçoivent commande du parloir aux bourgeois. Sans en être les fonctionnaires, la fréquence des missions d’expertise leur vaut l’intitulé de la ville de Paris.

La ville des architecteurs

Charles VIII, Louis XII et François 1er sont trois rois de France à se succéder en batailleuses promenades italiennes. Le plus fort est que de ces guerres, assez confuses, émerge un fructueux mouvement d’idées artistiques et philosophiques. Serlio arrive d’Italie à Fontainebleau en 1540. Son influence est considérable notamment à travers ses écrits (Terso libro, dédié à François 1er, amatore d’elle’Architettura). C’est alors que reparaît dans le langage courant le terme d’architecte, tout d’abord sous la forme architecteur, directement issue de l’italien architettore. Alberti, un siècle auparavant, en a donné sa définition: l’architecte idéal est celui qui, ayant médité sur les raisons mathématiques de l’Univers, opère des merveilles dans le domaine de la communauté humaine.

Une véritable agence d’architecture est placée dans l’entourage immédiat du roi, et inévitablement consultée dans le domaine des projets royaux parisiens. L’architecte Jacques Androuet du Cerceau, auteur des Plus excellents bâtiments de France[4] est le troisième surintendant des bâtiments du roi, charge créée à partir de 1529, et occupée d’abord par Nicolas de Neuville, puis Le Primatice. Du surintendant dépendent un premier architecte, des architectes ordinaires, des intendants, contrôleurs, trésoriers… En 1547, lorsque Henri II monte sur le trône, il nomme à la charge de surintendant des bâtiments du roi Philibert Delorme. Formé sur les chantiers de son père, un maître – maçon, celui-ci a passé ensuite trois années à Rome; l’étendue de ses connaissances pratiques et théoriques, alliée à une éthique professionnelle exigeante et une créativité en dehors des modes, font que beaucoup, de nos jours, voient en lui le premier architecte moderne.

A ce stade du développement de la profession d’architecte, nous relevons deux caractéristiques révélatrices :

– l’appartenance au milieu artistique et intellectuel gravitant autour du pouvoir royal,

– la structure familiale du milieu des architectes, où l’on voit se prolonger le même nom en multiples générations; ce phénomène va de pair avec le côté empirique du savoir et de sa transmission.

Au cours du XVIème siècle, se développent également les Bureaux des Finances, commissions spéciales dont nous aurons l’occasion de reparler. Un édit de 1508 leur donne des compétences en matière de voirie. Un autre de 1536 les leur retire. Ces événements inaugurent une période de fluctuation des attributions en matière de voirie, entre voyers et bureaux des Finances. Car de son côté, le voyer de Paris poursuit son activité. Il s’agit pour lui, avant tout, d’une charge lucrative mais il est tenu d’en confier l’exercice à un commis instruit et capable d’en remplir les fonctions[5]. L’obligation de demander l’autorisation de construire est rappelée, à l’initiative du voyer Guillaume Hubert, dans une sentence du châtelet du 12 septembre 1595.

La famille Guillain-Chambiges et le Grand Voyer de France

Réparations en tous genres, inspections des fontaines, des premiers égouts maçonnés, des ponts…, expertises et signalements sur des édifices instables menaçant la voie publique, sur des empiétements illégaux, avis sur les projets royaux à propos desquels le bureau de ville est saisi… il existe quantité de missions qui nécessitent de consulter les hommes de l’art. Jadis, le bureau de la ville s’attachait, selon les besoins, les services de tel maître – maçon ou charpentier. Désormais, il commet des architectes.

Martin Chambiges fût un architecte important de sa génération puisqu’il travailla à la poursuite des chantiers de trois grandes cathédrales, Troyes, Beauvais, puis Senlis. En 1533, intégré à l’agence de Dominique de Cortonne, il dirige les travaux de l’hôtel de ville de Paris. Le bureau de la ville s’attache alors ses services, en tant que maître des œuvres et expert juré de la ville de Paris. A sa mort, en 1544, son gendre Guillaume Guillain lui succède, puis Pierre Guillain prend sa suite à la direction des travaux de la ville de Paris vers 1575, enfin Augustin Guillain succède à son père, en 1607.

Encore n’avons nous cité que les principaux Guillain-Chambiges, ceux qui font œuvre sur des chantiers majeurs, sans parler des autres que cette famille fournit à la ville de Paris pendant un siècle[6]. Ils portaient bâton blan[7] et touchaient honoraires. S’il existe désormais au bureau de la ville une direction des Travaux, ses architectes n’en sont généralement pas des employés permanents. Leur titre est l’expression de leur mission privilégiée auprès des services de la ville. Mais, ils sont rémunérés à l’acte, comme l’était le voyer de Paris au sein de l’administration royale.

Ainsi, au soir de ce siècle si joliment appelé Renaissance, la jeune profession d’architecte s’intègre à la gestion quotidienne de la cité.

Pour le voyer de Paris par contre, rien ne va plus. A la fin du XVIème siècle, il en est réduit à une mission de police plus curative que préventive. Tout cela manque de méthode, de programme, de plan d’ensemble. Bref, comme le pense Maximilien de Béthune, duc de Sully et ministre du roi Henri IV, cela manque de chef. Aussi, en 1599, Sully prend personnellement en charge la fonction de Grand Voyer de France[8]. Les ordonnances de septembre 1600 et de décembre 1607 précisent la fonction, les moyens, et visent à rassembler sous une seule autorité des prérogatives encore trop éparses. A Paris notamment, où les simples voyers, étant considérés comme des bas justiciers, ne font guère le poids devant les commis d’aucun seigneur, hauts justiciers, tant lais qu’ecclésiastiques, prétendans avoir de voyrie en nostre dite ville, fauxbourgs, prévoté et vicomté de Paris[9].

Ce faisant, Sully écarte des affaires de voirie les trésoriers du bureau des finances, lesquels avaient, au cours du 16ème siècle, peu à peu pris le pas sur les voyers. Répartis dans chaque généralité, les trésoriers avaient à connaître des affaires relatives aux domaines et aux impositions ; ils pouvaient donc avoir compétences en matière de police de voirie, du moins tant qu’il s’agissait de gérer le désordre… en le menaçant d’amende. Mais, Sully a une autre ambition; celle de se donner les moyens de transformer Paris. Indiquer l’alignement qui permet de maintenir la ruelle à sa largeur antérieure, c’est une chose, mais fixer une limite de construction nettement en retrait de la ruelle pour en faire une voie élargie et rectiligne, en est une autre. En 1603, Sully achète l’office de voyer de Paris. Il doit pourvoir à ce que les rues s’embellissent et s’élargissent au mieux que faire se pourra et en baillant par luy les alignements, redressera les murs où il y aura ply ou coude[10]. Pour parfaire sa mission, il a, et c’est une nouveauté, à procéder au recollement après exécution; le voyer de Paris a sous ses ordres des lieutenants et des commis voyers, qui peuvent déléguer leur fonction à des maçons ou autre personne capable, mais uniquement pour fixer les alignements sur rues; tout autre fonction doit être tenue par le commis[11] en personne; le commis peut cependant employer les services de sergents ordinaires pour voir les contraventions. Henri IV assassiné, Sully oublié, les bureaux des finances reprennent les compétences du Grand Voyer de France en 1626 puis reçoivent officiellement juridiction de voirie. Point d’Orgue: le bureau des finances de Paris acquiert l’office du voyer de Paris en 1635, ce qui nous ramène au système antérieur à Sully. Et Paris est toujours un lacis de voies étroites, fangeuses, surplombées d’encorbellement et non éclairées.

Vers la centralisation administrative

Reçus par le roi Louis XIII en son Conseil en janvier 1638, le prévôt des Marchands et les échevins de Paris viennent témoigner de la malice que les habitants d’icelle et autre prennent de faire construire et bâtir des maisons, tant en ladite ville qu’es faubourg d’icelle. Par arrêt du Conseil d’Etat du 15 janvier 1638, il est aussitôt confirmé que l’étendue de Paris est, de volonté royale, certaine et limitée; il plaît au roi d’ordener qu’il sera fait un plan de la ville et des faubourgs; il est interdit de bâtir quoi que ce soit sur les quais, ponts, avenues et places publiques qui servent de commodité et d’ornement à la ville. Les rôles sont ainsi répartis : aux trésoriers de France ,la charge de faire poser les bornes limitant la ville, et de faire démolir les bâtisses illégales, aux commissaires du Châtelet, la mission de relever sur le terrain les irrégularités et de les dénoncer aux trésoriers: au prévôt des marchands de la ville, l’entretien du pavé des nouvelles chaussées du faubourg Saint-Antoine et du faubourg Saint-Honoré (prolongements de la croisée de Paris); aux trésoriers de France, enfin, la mission de donner les alignements et pentes nécessaires pour écouler les eaux de pluies. Six mois plus tard, le plan est présenté au roi, et les bornes – limites que les trésoriers auront à charge de faire respecter sont très précisément implantées. Lorsque Louis XIV est sacré roi en 1643, les structures administratives sont encore complexes et redondantes, cela malgré les mesures de centralisation adoptées par Richelieu, quelques années auparavant. A Paris, comme en Province, l’intendant exerce sa tutelle sur le bureau de la ville.

L’espace public urbain est en effet traité en deux thèmes: d’une part l’embellissement, et d’autre part la voirie, c’est à dire la gestion. La voirie est subdivisée en deux objets de police : le premier est l’entretien et la propreté de la chaussée, et le second est l’alignement des constructions[12]. Lorsqu’il s’agit d’inspecter les rues, de donner les alignements de faire dégager la voie publique, de prévenir les périls d’immeubles, on parle de Grande Voirie. Lorsqu’il s’agit de donner des permissions d’auvents, d’enseignes, d’étalages, on parle de Petite Voirie. Jusque vers le milieu du XVIIème siècle, les officiers du Châtelet (survivance du voyer de Paris) ont encore gardé des compétences en matière de périls et d’encoignures (implantation des angles de rues). Mais en mars 1667, Colbert crée la charge de lieutenant général de police, qui est confiée tout d’abord à Nicolas de la Reynie. Sa mission est bien sûr de sécurité publique, mais aussi de voirie. Il a sous ses ordres 48 commissaires, dits commissaires du Châtelet, répartis sur les 16 quartiers de Paris. En outre, il est institué 4 conseillers commissaires généraux de la voirie, apportant leurs avis techniques au bureau des finances de la généralité de Paris; sont formées alors quatre circonscriptions territoriales : les quartiers Saint-Honoré, Saint-Antoine, Saint-Victor et Saint-Germain.

Déclaration du 16 juin 1693, charge créée pour, chacun dans les quartiers de notre dite ville es faubourg de Paris, avoir l’inspection et faire leur apport en notre dit bureau de tout ce qui concerne la grande voirie, être présents aux alignements et donner toutes les permissions nécessaires pour l’apposition et réfection des auvents, enseignes et autres dépendances de la petite voirie; auquel effet ils jouiront des droits dont les Trésoriers de France avaient joui jusqu’alors.

Rétribués à l’acte, les commissaires généraux de voirie doivent cependant mettre en commun leurs gains, ce qui permet de rendre les charges équivalentes, indépendamment de la vitalité du quartier administré. Ils ont le monopole absolu sur les missions d’expertise et d’inspection ordonnées par le bureau des finances, et la permission de commettre à leur tour, à l’exercice de leur charge. Leurs commis sont assermentés.

Le candidat à la construction est tenu de demander l’alignement aux trésoriers du bureau des finances, par une requête où il les supplie qu’il leur plaise de lui permettre de faire ses travaux. Le bureau des finances dépêche sur place celui des quatre commissaires de la Voirie dont dépend le quartier, et prend sa décision sur la base du procès verbal d’état des lieux ainsi établi. Mais, pour peu que le demandeur veuille bâtir une parcelle d’angle, le voici contraint de solliciter deux permissions: celle des officiers du Châtelet pour le pan coupé ou l’angle, et celle des trésoriers du bureau des finances pour ses façades en retour. Pour sa part, le bureau de la ville poursuit son activité de suivi des contentieux, d’inspection, de consultant auprès des instances royales et d’exécutant des projets de la monarchie. Pour faire face à la charge de travail croissante, un édit de 1690[13] créé pour la ville de Paris, 50 offices d’experts jurés, répartis en deux classes: les bourgeois – architectes et les entrepreneurs – maçons et maîtres ouvriers. Voilà qui est révélateur. Tout d’abord, il s’agit d’office, charge vénale, et donc rien qui ressemble au statut de fonctionnaire municipal. Ensuite, s’exprime clairement la volonté de distinguer l’architecte de l’entrepreneur.

Enfin, il est spécifié que les bourgeois – architectes doivent renoncer à toute entreprise pour eux-mêmes, disposition clairement destinée à éviter qu’un maître – maçon ne réponde à un appel d’offres qu’il aurait lui-même lancé, ou n’émette un avis sur un bâtiment par lui construit. Leur mission consiste en visites, estimations, rapports techniques et juridiques. Dans le processus décisionnel, le bourgeois architecte de la ville de Paris en cette fin du XVIIème siècle, tient le rôle du conseiller technique auprès du bureau de la ville, comme le font les commissaires généraux de Voirie auprès du bureau des finances.

Etre ou ne pas être… de l’Académie

A Paris, l’ensemble des commissaires de Voirie, des experts jurés de la Ville, sans compter les experts jurés du roi, les intendants des bâtiments et autres maîtres des œuvres appartiennent à un milieu professionnel qui englobe architectes, entrepreneurs, ingénieurs et promoteurs dans une grande confusion des rôles. Ce milieu aux ramifications familiales denses, assurant un auto enseignement par l’apprentissage en agence débutant dès l’enfance, est le vecteur des principes architecturaux de l’école française classique. En 1671, Colbert crée l’Académie Royale d’Architecture. François Blondel en devient le directeur l’année suivante. Colbert a la volonté de clarifier la profession, en sortant du lot un groupe d’architectes uni par un enseignement commun. L’Académie d’Architecture est donc avant tout une école. L’article 3 des statuts précise que l’école est dotée d’un directeur, un secrétaire, deux professeurs (architecture et mathématiques), et comporte deux classes de 16 architectes chacune.

Le titre d’architecte du roi est attribué de droit aux membres des deux classes exclusivement. architecte du roi est donc un titre protégé, et ceux qui le portent n’ont pas le droit d’avoir une activité d’entrepreneur. Le directeur de l’Académie est aussi le premier architecte du roi.

A partir du moment où l’Académie d’Architecture est créée, le bureau de la ville y recrute ses principaux conseillers techniques. Ainsi, la famille Francine (Thomas, puis Alexandre, puis Antoine, puis Jean Nicolas), Salomon de Caus, François Villedo et Pierre Bullet.

Plans et cartes font leur entrée dans la gestion quotidienne de la ville; ils cessent d’être de prestigieuses images, pour devenir des instruments de travail, et déjà des outils de planification. A grande échelle, les progrès réalisés en cartographie par les géographes permettent d’obtenir une représentation fiable de la ville. Ponctuellement, le travail des architectes commis par la bureau de la ville aux attachements après vérification des alignements prescrits, consiste à dresser systématiquement le plan précis du bâtiment dans son environnement. Les commissaires à la Voirie font de même pour le bureau des finances. Ce matériel graphique transforme la manière d’envisager l’évolution du paysage urbain. Le terme de règlement, remplace celui de police. Le bureau de la ville prend, dans l’élaboration de ces règlements, une part importante, constituée par les rapports d’analyse et les propositions de ses architectes.

Où s’épanouit une administration municipale

Certes, au cours du XVIIIème siècle, le rôle de l’autorité royale est toujours essentiel à Paris. Cependant, bien que chaque décision ou autorisation fasse l’objet d’un arrêt ou d’un édit royal, le roi est surtout coordonnateur. Ainsi, pour l’ouverture d’une voie nouvelle, les lettres patentes sont une obligation; elles doivent donc être enregistrées par le Parlement ; mais avant l’enregistrement, le parlement consulte systématiquement le bureau de la ville et ordonne une enquête commodo et incommodo (un ancêtre de l’étude d’impact !). L’avis du bureau de la ville inclut le rapport du Maître Général (ou directeur) des Bâtiments. Dans ce contexte, les missions relevant du bureau de la ville et de ses services ne peuvent que croître. De metteurs en œuvre des projets royaux et conseillers édilitaires, les échevins passent à l’activité de concepteurs et planificateurs, en s’appuyant sur les rapports et les projets des architectes de la Ville. Louis-Pierre Moreau-Desproux est l’un de ces architectes ; élève de Jean Beausire[14] il devient directeur des bâtiments de la ville de Paris, après Destouches en 1763. Il inaugure alors le titre d’architecte en chef de la ville de Paris. Louis Moreau conçoit un plan d’aménagement des berges de la Seine, approuvées par lettres patentes du 22 avril 1769 sous le nom de Plan général des différents projets d’embellissements les plus utiles et les plus convenables à la commodité des citoyens et à la décoration de la Ville de Paris. Ce plan, comme beaucoup de projets dits d’embellissements imaginés au cours du 18ème siècle, est un réservoir d’idées où l’on puisera jusqu’à la Révolution.

A mesure que Paris s’équipe et se développe, les services municipaux accumulent au cours du XVIIIème siècle, des compétences diverses ; on dirait aujourd’hui sectorielles. Elles concernent les égouts maçonnés, les terrains des remparts, les ponts et les berges de la Seine, les portes, les abreuvoirs, canaux et fontaines. Les alignements dépendant de la ville (ceux de la Croisée de Paris notamment) sont donnés par le maître général des bâtiments de la ville. Celui-ci indique également les points de nivellement, en collaboration avec l’inspecteur général du pavé de Paris. Il existe une Direction des Bâtiments de la Ville, placée sous l’autorité d’un architecte en chef (Moreau-Desproux) et qui emploie vraisemblablement plusieurs architectes ordinaires comme Bernard Poyet[15]. La réalisation des projets royaux échappe au bureau des finances, dont les compétences sont réduites aux permissions de bâtir courantes; le bureau de la ville, en position de maître d’ouvrage, prend le relais pour les transformations d’envergure. En outre, le bureau de la ville produit ou fait produire des quantités de règlements accompagnés de plans. Règles sur les largeurs et hauteurs selon les différentes rues ou lotissements crées, règles sur la manière de construire les saillies, les cheminées, les corniches, règles sur les matériaux à employer (on tente alors d’éliminer les pans de bois non enduits et les couvertures en paille)…Les rues de Bellechasse et de l’Université sont prolongées conformément aux plans et profils pour ce fait par le sieur Bullet, architecte de Sa Majesté, les pentes, alignements, et ouvertures de rues étant réglés sur les rapports des sieurs Bullet, architecte, et Monsieur Mulot, maître des œuvres du Pavé[16]

Enfin, paraît le 10 avril 1783 une déclaration du roi sur les alignements et ouvertures de rues à Paris; l’article 1 fixe la largeur minimum des rues nouvelles à 30 pieds[17] et ordonne que toutes les rues dont la largeur est au dessous de 30 pieds soient élargies successivement et au fur et à mesure des reconstructions de maisons et bâtiments situés sur les dites rues; disposition réaliste qui adopte le remodelage selon le rythme naturel des mutations privées, plutôt que l’urbanisme de la table rase (beaucoup trop coûteux en indemnisations pour les caisses royales et municipales).

L’article 5 fixe la hauteur des maisons autres que les édifices publics à 60 pieds pour des façades de pierre et moellons et 48 pieds pour des façades en pans de bois à 48 pieds lorsque la voie est large de 24 à 29 pieds, à 36 pieds dans les voies de moins de 24 pieds. Le débat sur la largeur des rues ne fait que commencer. Beaucoup estiment que 9,75 m ne sont pas suffisants. On souhaite pouvoir répandre l’usage du trottoir. Une délibération du bureau de la ville du 18 juillet 1788 demande une largeur minimum de 11,80 m (36 pieds) dont 1,95 m de chaque côté seraient utilisés en trottoirs pour les gens de pied. Cette ambitieuse demande demeure sans suite (trop lourde en indemnisations pour retrait d’alignement); mais elle a le mérite de montrer que les architectes de la ville, auteurs de l’argumentaire, avaient anticipé sur des problèmes de répartition d’usages de la voie publique, qui ne seront réellement traités qu’au XIXème siècle.

Le fait est que le règlement de 1783 n’aboutit pas à la transformation du paysage urbain escomptée, faute d’une activité immobilière suffisamment forte. Entre autres dispositions pratiques, le règlement de 1783 impose le dépôt préalable des plans complets de la construction pour laquelle on sollicite l’autorisation de bâtir au greffe du bureau des finances; on voit en cela l’ancêtre du dossier de demande de permis de construire. C’est sans doute à ce point précis que la mission du voyer, originellement chargé de veiller au respect de l’alignement existant, et celle de l’architecte de la ville, sensé anticiper à travers ses avis et projets, sur l’évolution du paysage urbain, commencent à se fondre vers un même objectif; elles se confondent dans les faits, dans l’exercice de la profession, avant que l’on ne songe à rapprocher les termes pour en faire le titre d’architecte voyer de la ville de Paris. C’est l’activité des architectes de la ville qui oriente l’action du voyer de l’administration royale. A charge pour le voyer d’adapter au cas par cas les directives réglementaires. L’expression architecte voyer apparaît plus couramment, dès le XVIIIème siècle, en province. Elle n’exprime pas l’existence d’un corps de fonctionnaires municipaux désignés sous ce nom, mais le fait que l’agent commis ponctuellement à une mission de voyer, se trouve être un architecte. A Paris, les architectes de la ville seront plus tardivement sollicités pour des missions de voyers, en raison du dynamisme du bureau des finances, siégeant toujours au Palais de la Cité et très attaché à ses prérogatives concernant la police de la voie publique[18].

Lorsque Jacques de Flesselles devient prévôt des Marchands au mois d’avril 1789, la municipalité a recueilli la charge de tâches multiples pour lesquelles le roi lui fait manifestement entière confiance. Elle s’est dotée pour cela des services nécessaires et notamment de cet architecte en chef de la ville, membre éminent de l’Académie Royale d’Architecture. En 1789, c’est encore Moreau-Desproux qui occupe ce poste, l’inspecteur général du pavé de Paris étant Antoine Chezy, ingénieur des Ponts et Chaussées. Il ne manque à cette municipalité que l’autonomie politique. Paris ira bien au delà…

L’école des Ponts et Chaussées a été créée en 1747. Jean Rodolphe Perronet ancien élève de Beausire, architecte de la ville, en est le premier directeur. Le corps des ingénieurs des Ponts et Chaussées s’est structuré à partir de 1750. Mais ceci est une autre histoire.

Ceux qui restent, ceux qui partent

Le lendemain même de la prise de la Bastille, une délégation de l’Assemblée proclame Jean-Sylvain Bailly maire de Paris. Un maire élu et surtout pas un prévôt des Marchands. Le décret du 21 mai 1790 officialise la fin de la tutelle royale. La loi Le Chapelier du 17 juin 1791 déclare anticonstitutionnelle toute forme de regroupement professionnel, toute espèce de corporation de citoyens de même état et profession. Que les citoyens architectes se le tiennent pour dit: désormais, ils exercent au sein de commissions où l’on ne verra plus, c’est promis, les charges se donner en héritage de père en fils. Comme le titre d’architecte du roi devient encombrant pour certains! Moreau-Desproux est guillotiné en 1793, tandis que Bernard Poyet, architecte de la ville sous Moreau-Desproux reste à son poste pendant la révolution et finit par entrer à l’Institut en 1818. Par ailleurs, sont instituées diverses commissions plus ou moins spontanées se destinant à concevoir des plans d’embellissement. L’objet de la commission des Artistes est prioritairement de tracer des divisions relatives à l’utilité publique et surtout au plus grand avantage de la vente[19], d’améliorer le réseau des rues, et de réduire les îlots insalubres. Toujours est-il que ses membres ont pour but de l’aider à gérer les biens nationaux, tout en apportant à Paris les fameux embellissements dont on débat depuis déjà deux siècles. Parmi les 11 membres se trouvent 7 architectes[20] et les quatre commissaires inspecteurs généraux de la Voirie de Paris: Verniquet (le seul commissaire architecte) Carrey, Callet et Galimard (des juristes). La première république ne réalisera pas les embellissements rêvés, mais produit tout de même son règlement sur la largeur des rues; typologie en cinq étapes dont les largeurs s’échelonnent de 6 à 12 m au delà pour les axes monumentaux, hauteurs de façades en proportion. Ce règlement résulte du travail de la Commission des Artistes.

Finalement, on peut se demander si l’œuvre majeure d’urbanisme conçue pour Paris sous la première République, n’est pas le plan du citoyen Verniquet. Edmé Verniquet a acheté la charge de commissaire général voyer du bureau des finances sous l’ancien régime en 1774; il conserve des fonctions semblables dans le cadre de la Commune de Paris. Il est l’auteur d’un plan de Paris dont la triangulation rigoureuse lui vaudra d’être la base de tous les plans du XIXème siècle. Réduit au 1/16 000e, il servira à la publication de l’Atlas des Travaux de Paris[21]. Il permet de visualiser l’état foncier de la ville à la fin de l’ancien régime, avec son réseau viaire encore très dense, où flottent les vastes emprises des enclos religieux.

Commissions parisiennes, conventions parisiennes, commune de Paris: voici, poussé au paroxysme, la revanche politique de la Ville… jusqu’à la chute de la Commune de Paris et l’exécution de quatre-vingt sept de ses membres. Le Directoire supprime le conseil municipal et créé un conseil des bâtiments civils comprenant six classes de bâtiments, à la charge de six inspecteurs (Antoine Vaudoyer aura la responsabilité des bâtiments relatifs à la justice, Jacques Legrand ceux destinés aux approvisionnements, etc…). Bonaparte, premier consul, nomme les douze maires d’arrondissement et place la ville sous la tutelle d’un préfet de police. La constitution de 1800 institue alors deux préfectures pour Paris; un préfet de la Seine faisant office de maire, et un préfet de police.

En attendant Frochot

[22]
On pourrait dire que l’on en revient au prévôt de Paris et au lieutenant général de police. C’est l’apparence des choses. Pourtant, l’administration municipale ne peut plus être ce qu’elle était avant 1789, tout simplement parce que l’administré a changé. Admettons symboliquement que la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen en soit la cause. Désormais, l’administration n’exerce plus un pouvoir ; elle a des compétences, fondées sur un titre et limitées par lui[23]. Plus de confusion entre l’exécutif et le législatif (la constitution de 1791 s’en est chargée), plus de charges vénales et transmissibles (uniquement les commis et bientôt les fonctionnaires), plus d’imbroglio décisionnel entre des instances redondantes. La profession d’architecte, pour sa part, émerge de la révolution pas plus écorchée que les autres. Napoléon 1er ne manque pas de projets pour Paris et tyrannise volontiers ses dévoués architectes Percier et Fontaine. Il ne manque pas non plus de sens de l’organisation et choisit pour Paris des préfets à son image. A partir de 1802, la Direction des Travaux Publics de Paris inclut le Service de la Voirie d’alignement. Y figurent quatre inspecteurs généraux appelés dès 1802 commissaires voyers. A ce moment, les fonctions de voyers, anciennement tenues par des agents relevant de l’administration royale, entrent dans les compétences de la préfecture de la Seine, c’est à dire de la Commune de Paris.

Les conditions sont réunies pour que les architectes de la ville exercent des fonctions de voyers.

Laurence Causse Fouqueray

 

[1] Daté de 1270, il est rédigé par Jehan Sarrazin, lui-même Voyer de Paris.

[2] Article 19 du règlement rédigé en 1469 se rapportant à la mission de Voyer et extrait des Registres du Thrésor. L’origine du mot Voyer explique la tonalité particulière du mode de gestion de la voie publique durant le moyen âge. Issu du latin vicarius (officier de justice), passé par la vicaria (justice publique carolingienne), le mot s’est progressivement rapproché du radical de la voie en devenant Veier (Li Reis Cumandet un soen veier Basbrun – Chambre du Roi, CCXC, 11ème siècle), puis Voyer. Mais, au XIIIème siècle, voirie est à peu près équivalent à justice ou police de la voie publique.

[3] Nous reprenons ici l’analyse de Pierre du Colombier, dans Les chantiers des cathédrales.

[4] Recueil de relevés d’architecte publié entre 1576 et 1579.

[5]Cité dans l’Embellissement des Villes – L. Harrouel.

[6] cf. : les Architectes Célèbres – Mazenod – 1959. Autres maîtres des œuvres et experts jurés de la Ville de Paris durant le XVIème siècle; Jehan de Doyac, Colin La Chesnaye, Didier puis Jehan Defelin, Jacques Arasse, Etienne Grandrémy.

[7] Peut-être une version particulière de la canne, attribut médiéval de l’architecte?

[8] Erection de l’estat de Grand Voyer, mai 1599 : avons jugé estre à propos, pour le bien de nos dictz subgectz, d’establir un estat de Grand Voyer ayant l’autorité et superinstance sur tous les voyers establis et qui le pourront estre ci-après en toutes et chacunes les villes de nostre royaume et pays de nostre obeyssance, pour la conservation de nos droictz et l’observation des réglemens establis pour le faict des dictz voiers.

[9] Ordonnance de décembre 1607.

[10] Edit. de décembre 1607.

[11] Précisons que le terme commis se dit de toute personne désignée par commission pour remplir des fonctions de justice ou de police; la commission est temporaire et révocable, et s’oppose en cela à l’office qui est une charge appartenant à celui qui l’a achetée.

[12] J.L. Harouel – op. cité p. 19-20.

[13] Cité dans J.L. Harrouel op. cit.

[14] Beausire fût lui-même conseiller du Roi, maître général des bâtiments du Roi et contrôleur des bâtiments de la Ville de Paris.

[15] La recherche de l’organigramme complet des services municipaux dans la deuxième moitié du 18ème siècle est encore à faire, si l’on en juge par le silence de tous les auteurs consultés sur ce thème.

[16] Arrêt du Conseil d’Etat du 17 juillet 1703.

[17] 1 pied = 32,5 cm.

[18] L’arrêt du Parlement du 8 avril 1789 rappelle le partage des instances pour Paris, entre le bureau des Finances, le bureau de la Ville et le lieutenant général de police.

[19] Loi du 4 avril 1793.

[20] Chabouillé, Galimard, Lenoir, Mouchelet, Pasquier, Petit-Radel, de Wailly.

[21] Atlas des Travaux de Paris, 1789-1889, Paris, 1889.

[22] Préfet de la Seine de 1800 à 1812, et organisateur de l’administration municipale sous le Premier Empire.

[23] Encyclopédie universelle : Administration.

 

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